Vous adorez le thé et vous voulez qu’il conserve sa fraîcheur et toutes ses saveurs, du 1er gramme à la dernière cuillère du sachet ?
Bonne nouvelle : il suffit de peu de chose pour y arriver ! Les Muses vous livrent aujourd'hui leurs astuces !
1. Connaitre sa durée de vie
Si le thé n'a pas de date de péremption (vous ne risquerez jamais rien à boire du "vieux thé"), il a une DDM : une date de durabilité minimale. Officiellement, elle est de 2 à 3 ans.
Toutefois, selon la transformation subie par les feuilles cela pourra varier.
Nous conseillons par exemple de consommer les thés verts primeurs rapidement après l'ouverture du sachet (dans les deux mois idéalement). Ils seront toujours très bons passé ce délai ceci dit, ils auront juste évolué. On peut par ailleurs les conserver au réfrigérateur une fois entamés afin de prolonger leur fraicheur. Il en va de même avec le matcha.
A l'inverse, les thés fermentés sont des thés de garde, pour lesquels cette évolution est recherchée. Attention, pour une bonne évolution, certains critères sont à maitriser. Si vous en avez une grande quantité, mieux vaut diviser vos stocks pour préserver la fraîcheur de chaque portion.
Pour les autres thés natures, nous conseillons le plus souvent de les consommer dans un délai d'un à deux ans après achat.
Enfin, dans le cas des thés aromatisés, il est important de prendre en compte les autres ingrédients que le thé pour connaitre la durée de vie du thé. En effet, certains arômes (notamment les arômes BIO) peuvent être évanescents, les "morceaux" (de fruits, de fruits à coque, les fleurs, ...) présentent dans les thés aromatisés ont leur propre durée de vie. Pour cette raison, nous conseillons en général de consommer les thés aromatisés dans l'année d'achat du thé.
Astuces :
- Assurez vous de la fraîcheur du thé que vous achetez : le thé dans la boite du marchand est-il là depuis 1 semaine ou 1 an ?
- Préférez des conditionnements plus petits : une fois un paquet ouvert, le thé commencera forcément doucement à évoluer.
- Une fois ouvert, respectez les indications ci-dessous pour conserver au mieux votre thé.
2. Connaitre ses ennemis
L'ennemi numéro 1 du thé est l'oxygène. On dit que le thé s'évente si on le laisse à l'air libre, ou dans un paquet avec beaucoup d'air. C'est pourquoi, une fois sa fabrication achevée, le thé est le plus souvent conditionné rapidement, parfois même sous vide. Ainsi conditionné, son évolution sera minime.
Une fois sorti de ce premier conditionnement, le thé reprendra sa douce dégradation à cause de l'oxygène. D'autres ennemis apparaitront aussi alors : l'humidité et la chaleur.
La place juste à côté de la bouilloire n'est peut-être pas la meilleure du coup ! Un froid relatif peut suffire, un endroit frais et ventilé ou du moins loin de l'humidité (non, non, le stockage dans votre salle de bain n'est pas optimal !). Notre réserve est par exemple en sous-sol (avec un système de ventilation pour éviter l'humidité).
Le thé est un excellent receveur. C'est pour cette raison qu'il est si "facile" de l'aromatiser. Mais un thé au fromage n'est en revanche par forcément l'idée... On évitera donc de conserver le thé à proximité d'aliments à l'odeur forte : café, épices, produits aromatisés, produits frais ... Au risque de recettes étranges !
Astuces :
- Attendez le dernier moment pour ouvrir vos paquets, surtout s'il s'agit de thés conditionnés sous vide (matcha, primeur, ...).
- Conservez votre thé le plus hermétiquement possible, en chassant l'air si possible. En plus d'être décorative, une jolie boîte en métal ou un pot en céramique fera très bien l’affaire. Un sachet bien refermé (zip fraicheur, patte de fermeture, ...) pourra aussi convenir. Attention au matériau du sachet : certains sont plus hermétiques que d'autres.
- Choisissez un contenant opaque afin de préserver votre thé de la lumière du soleil.
- Trouvez un endroit frais et sombre pour préserver ses arômes : une étagère dans un placard ou un tiroir loin des sources de chaleur et d'humidité
- Séparez votre thé des autres denrées. Votre thé mérite son propre espace !
3. Connaitre ses amis
Il existe des boites de stockage pour le thé. Elles ont souvent une "double opercule", c'est-à-dire deux couvercles afin de l'isoler efficacement.
Loin de la chaleur ? Le réfrigérateur est une bonne idée, oui, il permet de ralentir le vieillissement du thé. MAIS à condition que l’humidité et les autres aliments (et leurs odeurs) du frigo ne viennent pas contrebalancer les bénéfices. On choisira donc parfois la double prudence : conserver hermétiquement au frigo ! On le préconisera plus spécifiquement pour certains thés, surtout verts.
De même pour faire vieillir un thé (pu'er par exemple), il sera nécessaire de maîtriser l'hygrométrie (50 à 60%) ainsi que la chaleur. Des caves à pu'er (sur le même principe que les caves à cigares un peu) existent si vous souhaitez vous lancer sans trop de prise de tête.
4. Connaitre les alternatives
Malgré tout, vous avez oublié un paquet mal fermé au fond d'un placard. Tout n'est pas perdu ! La première chose est de faire un test d'infusion. En effet, l'odeur partira plus rapidement que le goût. Ce n'est donc pas parce qu'il ne sent plus grand chose qu'il n'aura plus de goût. Est-il réellement éventé (perte de saveurs) ou le goût a-t-il juste évolué mais est toujours présent ? Comme tout matériel organique, il est parfois bon d'accepter une petite évolution... Quitte à découvrir quelques chose d'un peu moins bon. S'il est effectivement éventé, vous pouvez essayer de le raviver en le passant au wok (à la poêle ou au four cela peut aussi fonctionner). Cette technique de post torréfaction est d'ailleurs fréquemment utilisée dans les manufactures sur des lots de thés mis en vieillissement. Vous pouvez aussi essayer de l'infuser différemment, comme thé bouilli par exemple (une sorte de bouillon de thé, où vous pourrez même manger les feuilles cuites si vous le souhaitez). Cette façon de consommer le thé était commune entre le VII et le IXème siècle et l'est toujours dans certaine région comme le Népal.
Vous pouvez aussi choisir de le rehausser avec un autre thé (les fond de paquets ou un thé que vous trouviez trop fort) ou des épices, créant en quelques sortes votre propre mélange.
Il n'a vraiment plus de goût ? Le thé est un bon fertilisant, mettez le au compost ! C'est aussi un bon allume feu.
En résumé : prenez soin de votre thé, il vous le rendra bien !
Pour les Muses, vous le savez, le thé en vrac est une véritable histoire d’amour. En effet, s'il ne représente qu'une part minime du marché du thé mondial (moins de 10%), pour nous il coule de source : plantation et cueillette beaucoup plus respectueuses, transformation plus qualitative (on ne cherche pas à tout prix à le faire rentrer dans un sachet), moins d'intermédiaire (et moins de temps perdu aussi) et du coup richesse aromatique et aussi fraicheur beaucoup mieux conservées.
En plus, grâce au vrac, vous pouvez doser votre thé en fonction de votre goût et de votre contenant (tasse, théière, ...). Pas de gaspillage, que du plaisir !
Le seul problème du vrac serait donc à priori sa conservation (et encore, puisque la DDM des thés en sachets est moins longue que celle du thé en vrac). Elle demande un petit effort de votre part.
Le thé en vrac est un peu comme un ami précieux : il mérite d’être traité avec soin.
En suivant nos conseils, vous pourrez savourer des infusions toujours aussi savoureuses et pleines de fraîcheur, jour après jour.
Et pour aller plus loin, pensez à apporter votre propre boîte : nous pourrons la remplir directement en boutique. Une bonne façon de préserver votre thé et de limiter les emballages !
Alors, stockez-le comme un pro et laissez-le respirer toute sa richesse. Après tout, chaque tasse mérite d’être un moment de plaisir !